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Running : Entre plaisir, souffrance et performance

Il y a des moments comme ça où certaines questions s’immiscent insidieusement dans l’esprit des runners, au point qu’ils en arrivent à se demander après quoi ils courent ! Entre plaisir, souffrance et performance, la frontière est souvent mince.

La course à pied est une discipline exigeante, et il faut l’avouer, pas tous les jours marrante. Alors pourquoi s’infliger une telle épreuve alors qu’il suffirait d’un bon film et d’un verre de vin pour faire votre bonheur ? Allez, soyez honnêtes, qui ne s’est jamais posé la question un jour ou l’autre ?

Ces interrogations pseudos existentielles sur : « pourquoi je cours ? », « Après quoi je cours ? », surviennent rarement à l’occasion d’un footing tranquille partagé avec quelques amis. Mais plutôt après le 4ème 1000 mètres d’une série de 6. Ce moment où le cœur au bord de l’explosion, vous n’en pouvez plus de ce vent de face qui vous donne la sensation de courir à la vitesse d’un escargot malade.

Se faire mal à l’entrainement, certains jours, c’est plus difficile que d’autres. Non en fait, c’est toujours difficile. Quelques-uns vous diront que c’est une question de mental, qu’il faut souffrir pour progresser, qu’une fois l’objectif atteint, vous serez fier de vous … En attendant, les conseilleurs ne sont pas les payeurs, alors qu’ils nous lâchent les running.

Et puis c’est vrai après tout, quand on y réfléchit bien, à quoi bon se donner autant de mal ? Finir 652ème de la prochaine course des 3 clochers sans souffrir à l’entrainement ou 527ème en s’infligeant de véritables séances de torture, est-ce bien raisonnable ? D’aucuns diront évidemment que non et il serait difficile de leur donner tort.

Pourtant, la notion de performance (relative à chacun) est tout de même une constante assez générale au sein de la communauté running. La chasse aux fameux RP (records personnels) est ouverte toute l’année et alimente la motivation de nombreux coureurs. Il serait donc difficile d’éprouver du plaisir loin de la performance ?

Le runner a semble-t-il des choses à prouver, à lui même, mais aussi aux autres, à ses proches et ses nouveaux amis virtuels. Les photos partagées à grands coups de hashtags sur les réseaux sociaux évoquent généralement assez peu la souffrance. Les sourires, Les chronos, et les arrivées triomphantes  prennent le pas sur la sueur et la difficulté, offrant finalement une vision parcellaire de la course à pied, qui tend à lui conférer une image usurpée de facilité.

Des photos lisses qui reflètent rarement l’envers d’un décor qu’on prend grand soin de mettre en scène. Pourtant il n’y a pas de secret, pour progresser, il faut s’entrainer, parfois dur, se faire mal, se rentrer dans la gueule comme on dit trivialement. Peu importe le niveau, coureurs élite comme débutants, il n’y a que le travail qui paie pour peu qu’on cherche à courir plus vite et plus longtemps.

La compétition n’est finalement qu’un examen, une manière de valider le travail et les progrès effectués, Franchir la ligne d’arrivée d’une course c’est aussi l’occasion de se remémorer tout le chemin parcouru pour y parvenir, les bons moments comme les séances difficiles, ainsi la notion de plaisir prend tout son sens. Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir disait Confucius.

Il existe 1000 manières de vivre la course à pied, la plus simple étant peut-être de courir à son rythme, sans aucune notion de performance, pour le plaisir du geste répété, pour ce moment unique dans la journée où plus rien n’a vraiment d’importance, pour la quiétude que cela vous apporte. Pensez-y le jour où vous aurez envie de tout lâcher.

3 réponses

  1. Avatar de Camille
  2. Avatar de Sophielastyliste Valantoine
  3. Avatar de Antoine AmazingTalker
    Antoine AmazingTalker

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