Ils nous enquiquinent à donner leur avis qui se veut toujours être le meilleur, ils nous pourrissent l’existence. Les pénibles, sont partout, jamais avares de conseils qu’ils feraient souvent mieux de garder pour eux.
« Tu devrais faire du fractionné ! », « Tu cours trop ! », « Pas assez », « Dis donc ça doit pas être facile de trainer tout ce poids, quel courage ! », « Quoiiiii tu manges du gluten ???!!! », « Mais tu n’as pas de plan d’entrainement pour préparer ton semi ??? », « Quoi ! Tu es encore blessé ? », « Ah mais tu comptes prendre le départ d’un marathon sans avoir couru 6 fois par semaine avec trois séances de fractionné court et deux de long ? Tu veux mourir donc ? ».
Ah les réseaux sociaux, leurs aspects positifs, avec la promotion de notre sport, l’engouement pour le running, le côté « Si moi j’ai réussi alors vous aussi ! » plutôt sympathique, mais aussi un de leurs aspects négatifs : les donneurs de leçons.
On en a tous rencontré, et là je ne parle pas du coach, du sportif de haut niveau, de l’entraineur diplômé, du médecin, de l’ami sollicité ou de nos parents toujours bienveillants, non là je parle du pénible, le vrai.
Fais pas ci, fais pas ça …
Aucune sollicitation de conseil et pourtant ce dernier arrive quand même, comme par magie, toujours d’une manière publique, souvent sèchement, parfois d’un ton paternaliste. Le pénible court parfois depuis 2 ans, parfois depuis 20 ans (et c’est pire parce qu’il a le droit de tout vous dire du coup), parfois il court aussi vite à l’entrainement qu’en course, souvent il fractionne beaucoup, parfois jamais.
Pardon pour ces descriptions vagues mais le pénible, comme le running, n’est pas une science exacte. En général, il n’est pas bon, plutôt milieu ou fin de peloton, sinon il aurait de la légitimité pour parler et là il n’en a pas. Le pénible croit toujours tout savoir sur tout en manière de running, la lecture de Jogging international, et sa rencontre récente avec Sylvain Court ou autre Benoit Cori le conforte dans son avis principal sur la question : j’ai toujours raison.
Fais ce qu’il te plaît
« Parce que tu vois Monique ton problème c’est que tu ne cours pas assez vite/lentement/souvent (rayez la mention inutile) et du coup tu ne progresseras jamais ! », Mais, as-tu pensé, toi le pénible, que Monique elle ne veut pas faire plus ? Qu’elle est maitresse de son corps, de la manière dont elle décide de courir, et surtout qu’elle s’en tamponne le coquillard de gagner une bouteille de rouge aux foulées de Saint-Martin-La-Martine-de-Bré parce que « En faite elle est 10ème féminine (/12) mais si on enlève les récompenses au scratch elle se retrouve PREMIERE » (Le classement a ses raisons que la raison ne connait pas).
Bon allez, assez parlé d’eux, nous ne voudrions pas être pénibles à notre tour. Et puis les pénibles finalement, au fond, très au fond, on les aimerait presque bien, pas beaucoup hein juste un peu parce qu’ils nous rappellent à quel point nous sommes libres :
Libres de ne pas les écouter, libres de ne pas courir, libres de courir trop vite, libres d’aller courir à jeun pendant 2 heures, libres de cracher nos poumons au 10km de notre village une fois par an, et même libres de s’enfiler deux menus Best of et un petit wrap avant un Mac Fleury spéculoos/caramel.
D’ailleurs tu n’as pas pris un peu de poids ces derniers temps ? Ce serait dommage … si proche de ton marathon.
Article posté le 19 novembre 2015 à 14 h 57 min.
J’AI ADORÉ !
Comme je suis pénible je vais quand même dire où je ne suis pas d’accord : la légitimité. Il y a des tas de gens de niveau moyen qui ont des choses intéressantes à raconter. Et ça vient souvent d’une approche différente liée à leur expérience par ailleurs, qu’elle soit professionnelle ou culturelle.
J’adore le passage sur le classement. La prise de tête des gens là-dessus. Wahou. « J’ai fini 3ème ! », « 3ème féminine de ma catégorie ». Punaise, ça va loin pour briller ! Pour moi il y a, au pire, un classement masculin et un classement féminin.
Sinon les leçons, les certitudes, balancées (pas que sur les réseaux) de façon lapidaire, sans nuance ni différenciation, ça m’étonne toujours.
Brillant ce billet.
Bisous à Monique.
Vis selon le regard de t’es yeux entraîne toi comme tu peux et basta les conseilleurs ne sont pas les payeurs
Excellent! Que ça m’énerve ces donneurs de leçons je les fuis. Ne pas se prendre la tête avec ces gens-là car on en voit assez au boulot comme ça… vive la liberté de faire des erreurs dans son entrainement!
Oui, bel article et le running pour le plaisir, il est où ?
Le goût de retrouver des coureurs et courir en paquets, l’ambiance de se faire plaisir à doubler quelques concurents qui rament un peu plus que vous ou se faire doubler par des avions; c’est çà aussi dans les 10 km ou les semis.
L’ambiance de la tension d’un départ avec 500 ou 20000 coureurs c’est sympa.
Et pour tous les pénibles et les abrutis qui au lieu de vous dire bonjour vous demandent :combien tu vaux aux 10, et au semi? L’envie, franchement c’est de leur mettre un pain.
Alors depuis des années, plus de carte de club, un passrunning et je coure où je veux, quand je veux, et je fais du tourisme en participant à ce que je veux.
Un bon test d’effort, un bon cardiologue, et surtout ecoutez votre corps. Quant ça fait trop mal, ne faites pas le superman, c’est qu’il y a un morceau qui va pas tarder à lacher. Prudence.