Vous portez des chaussures depuis votre plus tendre enfance et vous vous souvenez certainement de votre première paire de running et de la fierté ressentie au moment d’exhiber les toutes dernières Nike Air 180 dans la cour du collège. Une semelle bien épaisse, des bulles d’air, du gel, des barres de torsion, un pied emmitouflé dans une capsule qui remonte jusqu’à la cheville…
Dans certaines régions du monde pourtant, les hommes ne portent pas de chaussures, parfois par manque de moyens, mais aussi car ils n’en ressentent pas le besoin. [do action= »retour-a-la-ligne »/]
Les indiens Tarahumaras en sont le parfait exemple. Certains individus sont capables de courir des centaines de kms sur des sentiers escarpés en … sandales.
Les chasseurs du desert du Kalahari poursuivent pieds nus des antilopes sur des dizaines de kilomètres jusqu’à ce qu’elles s’écroulent épuisées. Alors à quoi bon courir avec des chaussures high-tech si l’architecture du pied nous permet déjà de tenir le choc ?
Lorsque vous courez avec des chaussures traditionnelles, le pied pointe vers le haut lorsque vous atterrissez, le talon touche le sol en premier, une partie du choc est alors absorbée par l’épaisse semelle des chaussures mais aussi par le talon.
En courant ainsi, vous subissez un impact équivalant à trois fois le poids de votre corps qui se répercute dans les jambes, les genoux et les hanches. Le pied perd sa fonction d’amortisseur naturel, votre posture est modifiée. Certaines parties du corps ainsi sollicitées n’ont pas pour fonction première de vous permettre de courir efficacement.
Lorsque vous courez pieds nus ou chaussés de chaussures de running minimalistes, la foulée change immédiatement et naturellement. Vous mobilisez les muscles différemment, le pied est plus détendu, l’amorti se fait via la jointure des orteils et la plante des pieds pour finir à plat, amortissant ainsi le choc de manière naturelle sans utiliser le moindre subterfuge technologique ou des parties du corps qui (ne) sont finalement pas /moins adaptées. Vous dépensez moins d’énergie, la foulée se raccourcit et la fréquence de votre foulée augmente.
Le pied étant en contact direct avec le sol, le sens du toucher se développe, le corps est plus équilibré et parfaitement aligné, la tête est droite et vous prenez soin de ne plus faire de grandes enjambées, le plaisir et les sensations sont décuplés. Le running minimaliste ne vous immunisera pas contre les blessures. Il n’existe aujourd’hui aucune étude scientifique sérieuse allant dans ce sens.
Solliciter des pieds qui ont passé la majeure partie de leur existence engoncés dans des chaussures peut s’avérer traumatisant, une période de transition doit être respectée sous peine de se blesser sérieusement. Ecoutez votre corps, ne forcez pas et procédez par étapes.
Le but de cet article n’est pas de diaboliser l’industrie de la chaussure de running traditionnelle. Si vous regardez attentivement les prix pratiqués, vous vous rendrez compte que l’argument financier ne tient pas … Dans les deux camps, le coût reste exorbitant. Tout le monde n’est pas fait pour courir barefoot et si vous ne rencontrez aucun problème avec des chaussures classiques, il n’y a pas de raison de changer, à moins d’être passionné et un peu fou.
La façon dont vous courez est plus importante que ce que vous portez aux pieds. Une bonne course peut se développer dans les deux cas : vous pouvez mal courir pieds nus et très bien avec des chaussures.
Mathieu Charret
Article posté le 22 juillet 2014 à 15 h 52 min.
Bonjour, merci pour cet article intéressant.
Adapte de la course pieds nus depuis 2 ans j’emet un bémol quand a la foulée qui ne revient pas aussi immediatement que cela du moins chez moi. Un travailde modification de réflexe est a réaliser auparavant.
Je suis entièrement d’accord avec votre conclusion. L’important n’est pas de courir chaussé ou non mais bel et bien de courir heureux.
Bien a vous
Nixul
c’ est n’ importe quoi cette article , je cours minimaliste , et peut vous dire que tout le monde peut courir minimaliste , je vous rassure je ne suis pas fou , pourtant j’ ai couru avec des chaussure classique , et tout le monde a une foulée barefoot seulement cette foulée dite naturel a été modifié par justement les chaussure que l’ ont nous a imposé a notre tout jeune enfance , regardez votre enfant de 3 ans courir , il talonnera jamais , et a une foulée naturel sur le medio pied , c’ est nous adulte qui avons imposé des chaussure traditionnel a amortie a fort drop qui modifie la foulée , le corps s’ adapte a se qu’ on lui met au pieds …………….
Merci Mathieu pour cet article. Je vais témoigner basé sur mon expérience de marathonien pieds nus et traileur (occasionnel) en sandales huaraches.
« La façon dont vous courez est plus importante que ce que vous portez aux pieds. »
Ce que vous portez aux pieds impacte directement la façon dont vous courez. Pour assimiler la fameuse foulée « à plat » ou médio-pied, il faut bien sentir le sol, cad soit pieds nus, soit avec le moins de chaussure que possible, légères et flexibles sans coussin d’amortissement.
« vous pouvez mal courir pieds nus et très bien avec des chaussures. »
Je nuancerais… J’ai rencontré personne lors des mes dizaines d’animations qui courait mal pieds nus, mais parfaitement en chaussures. Cependant, pour bcp de coureurs, la course pieds nus n’est pas une option viable, car il faut un niveau d’investissement très important dans le temps, et les habitudes souvent sont trèèèèès lentes à changer… Ajoutons à cela le besoin de protéger les pieds (trail surtout) ou un peu de chaussure semble être de bon conseil pour quasiment tout le monde.
Et pour ceux qui ne sont pas blessés en courant en chaussure amortie – ben, effectivement, nul besoin de changer !
Christian
Je suis d’accord avec « desmet » et l’argument financier tient tout à fait : Je cours avec des Five Fingers depuis 2011 et comme il n’y a pas d’amortis, l’usure n’a pas de conséquences. J’ai des Bikila d’octobre 2011 qui sont maintenant bien moches mais qui tiennent toujours la route après plus de 4000 km!
J’achète donc très rarement des chaussures pour courir.
Je suis d’accord avec Desmet, les filles de mon ami sont tout le temps pieds nus et elles courent sur le médico pied sans réfléchir…. Mais des années d’amorti ne s’effacent pas du jour au lendemain…. Prudence et progressivité sont les règles à suivre dans une conversion au minimalisme !
bonjours, je cours pieds nus depuis plus de trois ans et franchement c’est une renaissance pour moi : fini les douleurs dans les genoux après une course , disparu le mal de dos qui m’empêchai de dormir et quel bonheur d’être en contacte directe avec le sol , des sensations unique !! par contre il est effectivement nécessaire de bien respecter une période de transition pour réapprendre a courir !! passionné oui mais pas fou !
Tout le monde ne peut pas courir minimaliste, il faut avoir un peu d’objectivité quand même, les cas de blessures sont nombreux, même pour des coureurs confirmés, ce n’est pas à la portée de tout le monde, mais bon si tu cours minimaliste depuis 2 ans tu sais forcemment mieux que tout le monde mon grand 😉
si ! tout le monde peut courir minimaliste si tout le monde respecte une période de transition et un réapprentissage de la course ,et effectivement il y a des cas de blessures et toujours après une préparation bâclée ,une transition inexistante ou une envie d’en faire trop et trop tôt ,mais en dehors de ça le corps humain est fait pour courir mais pas avec deux ou trois centimètres de truc mou sous le talon ,pour moi c’est la chaussure qui est contre nature , on arrive au monde pieds nus et on est fait pour marcher et surtout courir pieds nus ,après l’homme a tellement cherché a aller contre la nature qu’il a perdu tous contacte avec son environnement alors c’est sur que de courir pieds nus ça ne se fait pas du jour au lendemain et il faut être réceptif ,a l’écoute de son corps et humble ,et la seulement la tu découvre un univers différent !
Être aussi catégorique quant à la faculté de tous de pouvoir courir ainsi est de l’obscurantisme total et vous ne rendez pas service à la discipline en tenant de tels propos; en deux clicks vous trouverez sur le net de nombreux témoignages de coureurs confirmés qui sont très vite revenus à des chaussures classiques après une expérience minimaliste infructueuse; de nombreuses pathologies empecheront les coureurs les plus motivés de switcher vers des chaussures minimalistes. Si vous regardez nos ancêtres chasseurs/ceuilleurs, seuls des groupes d’individus participaient aux chasses à l’endurance pour la simple et bonne raison que d’autres n’étaient pas/moins capables de le faire… un peu d’ouverture d’esprit ne fait pas de mal 😉
Matcha, c’est vrai que trop d’inflexibilité nuit à la crédibilité. Par contre, je crois que, dans cette conversation, les voix qui défendent la course pieds nus ou en chaussures minimalistes appartiennent à des coureurs blessés qui ont osé une reconversion, avec succès. Avez-vous déjà tenté la course minimaliste ou pieds nus ? Si oui, pourquoi avez vous renoncé (je pense pas me tromper que vous ne pratiquez pas)? Si vous habitez à Paris ou à Lyon, seriez-vous prêts à essayer lors d’une animation barefooting ? Si vous habitez à Paris, j’aurai le plaisir de vous recevoir en personne, le 3 août à Issy-les-Moulineaux – http://www.courirpiedsnus.com/ai1ec_event/animation-courir-pieds-nus-a-paris-issy-3/?instance_id=7714. Je vous montrerai pourquoi la course pieds nus à la base est à la portée de tous les coureurs, du moins sur une piste tartan sécurisée 😉 Alors ? Christian
Salut Christian, je pratique la course à pied minimaliste depuis le début du mois de mai… je n’ai remis mes chaussures classiques qu’à 2 reprises depuis pour des trails longues distances, je n’ai parcouru que 400kms pour l’instant en minimaliste; ça a complètement changé ma vision de la discipline et j’éprouve un « pied » incroyable à chaque sortie, pas question d’abandonner , surtout que j’ai la désagréable impression d’être handicapé lorsque je remets des chaussures de running classiques. C’est la réalité du monde moderne qui me fait dire que cette pratique n’est pas faite pour tous, oui c’est un mouvement naturel mais les exigences actuelles font que les pieds aujourd’hui sont faibles, encapsulés dans des chaussures et incapable d’assumer de tels efforts après des années d’inactivité, je crois que le degré d’implication pour atteindre ses objectifs dans la clurse minimaliste n’est pas à la portée de TOUS les hommes modernes 😉
Et quid des coureurs qui ont évités les blessures depuis qu’ils ont des chaussures technologiques et amorties.
Je diabolise les extrémistes (des deux camps) qui clament haut et fort que tout le monde peut courir en minimaliste moyennant une longue phase de transition progressive. Combien de ces nouveaux gourous anciennement blessé ont appliqué ce même principe dans leur approche d’entrainement passé avant de se blesser? C’est bien beau de blâmer le matériel, je dirais que les chaussures minimalistes vous mettent devant vos responsabilités et vos limites.
Je félicite l’auteur de cet article, et les interventions de Christian, pleines de bon sens, de retenue et de recul (j’espère avoir leur modération un jour). Suite aux propos de personnes comme eux, j’ai inclus dans mes rotations une chaussure à drop 0 et amorti moyen (Mizuno Ferus). Après un gros travail de ma foulée en amont, l’alternance de chaussures à gros drops (<10) et nul ne me posent aucun soucis. Si je suis ravi de trouver un peu d'amorti pour mes sorties un peu longue, je suis ravi de prendre mes "minimalistes" pour des sorties de 1h. Comme mentionné, la sensation de liberté (et encore surement très limité par rapport au barefoot, je veux bien le croire) est incroyable, et m'a personnellement convaincu de faire confiance à des chaussures que j'aurais trouvé précédemment trop légère. Bref, une révolution peut etre pas, une évolution très certainement, et pour notre plus grand bien.
Merci Blondin, ça fait plaiz des feedbacks positifs et bonne continuation 😉