Les 42km du Mont-Blanc en 4 vies

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Mon premier rendez-vous avec le team UR, quelle aventure ! Se lever à 5h20 pour avaler une assiette de pâtes au sucre, un thé, une compote. S’habiller avec un t-shirt Univers Running, mettre la casquette des grands jours, enfiler le sac, y mettre les bâtons. Accrocher le dossard … 

Aujourd’hui c’est sûr, c’est jour de course : ce sont les 42km du Mont Blanc (nouvelle appellation du marathon du Mont Blanc).

Vie 1, l’emmerde suprême

Le départ est donné à 7h, je pars en compagnie de Thibaut à travers les rues de Chamonix. L’ambiance est top, il y a déjà du monde sur le bord de la route pour nous encourager ! Le premier kilomètre est exclusivement sur route, ça permet de se mettre en jambe tranquillement. On arrive ensuite à l’aire des parapentes : je souhaite bonne course à Thibaut !

Ca y est l’aventure commence ! On atteint rapidement les Bois, le soleil n’atteint pas encore la vallée mais on peut profiter de la magnifique vue sur les Aiguilles Rouges et le massif du Mont Blanc.

Depuis le kilomètre 2, je sens que mon ventre travaille, ça m’inquiète mais les jambes avancent normalement. J’essaye de ne pas faire la même erreur que l’année dernière en partant trop vite. Je me fais régulièrement remonter mais je garde ma stratégie.

6ème kilomètre : gros coup au mental, j’ai envie de vomir ! Je tousse, je gère la respiration : ça passe pour cette fois. Montée suivant même problème : on gère de la même façon. Je réfléchis sincèrement à abandonner au prochain ravito et puis je pense à ma chérie qui aimerait être là en train de courir, je me force à continuer !

J’arrive à Argentière avec 6 minutes d’avance par rapport à 2014. Je me sers en Coca, rien de mieux pour calmer le bide. Le parcours a été légèrement modifié sur ce tronçon pour le bonheur de tout le monde : ça ne bouchonne plus !

Je veux une vie 2 et là ça va mieux

Voilà Vallorcine, je sens que les problèmes de bide passent tranquillement, je tente quand même un passage aux toilettes : tout va bien (je vous passe les détails). J’ai 15 minutes d’avance sur mon moi de 2014 sans avoir forcé ! J’ai peur d’exploser en plein vol avec cette température !  Je profite un peu du ravito bien fourni : TUC, Coca pour la sécurité, petit plein d’eau et c’est reparti.

C’est maintenant le début de la course, je suis vers la 900ème place : 5.8km 950m de D+ sous un soleil qui commence à taper. Le début de la montée bouchonne contrairement à 2014.  On est à la queue leu leu, la première partie est assez raide. On sort de la forêt, je trottine un peu : c’est bon de pouvoir courir dans les Posettes ! Je mettrai 1h à rejoindre le col : exactement le même temps qu’en 2014 ! Parfait car je me sens encore « frais » , j’ai par contre perdu 40 places dans la montée !

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A cause du mauvais temps, le parcours de 2014 redescendait directement vers Le tour, cette année on continue à monter vers l’aiguillette des Posettes : 230m de D+. Je marche et profite du panorama ! Wouah ! Ca vaut vraiment le coup avec ce beau temps ! Mais il faut maintenant attaquer la descente, plus technique que la piste de 4×4 : 4km de plaisir : des marches, du single, des racines, des zigzags : la totale ! Et on commence la remontée : un peu moins de 70 places de gagnées dans l’affaire.

Au 28ème kilomètre, je retrouve par hasard Christopher qui fait également partie du teamUR, on rejoint ensemble le ravito de Tré Le Champs où on prend notre temps. La section qui arrive est celle qui m’avait achevé en 2014, on va voir comment ça passe cette année !

On repart du ravito : Christopher en tête, il mène un bon petit train dans l’ascension.

La vie 3 est un long chemin de croix

La chaleur est bien présente et on va manger du soleil jusqu’au bout en se baladant sur ce magnifique balcon sud. On a un petit groupe devant nous, Christopher me prend quelques mètres, ce sentier ressemble à un chemin de croix pour tout le monde et nous ne faisons qu’y ajouter nos 2 âmes.

Vers le 33ème, Christopher met le clignotant pour faire une petite pause à l’ombre. On se souhaite bonne chance et c’est reparti jusqu’au bout. Je fais une belle petite descente. L’entrainement en côte m’a permis de mieux enchainer ces efforts de montées descentes. Je croise quelques personnes qui profitent de l’ombre sur le bord du chemin ou qui sont parfois à l’agonie.

La chaleur fait des ravages, je donne de l’eau à une personne à bout : il fallait prévoir assez d’eau pour tenir ces 6kms entre Tré le Champs et la Flégère, j’en suis déjà à plus de 2.5L et le peu qu’il me reste servira à tenir ces 6km. Je prends des petites gorgés, les pas sont de plus en plus lourds et le ravito n’arrive pas, le mental baisse mais je sais qu’une fois arrivé là ce sera bon ! Je repense à mon début de course où j’envisageais d’abandonner et cela me semble loin.

On sort de la foret, je vois des télésièges ça sent bon. On m’encourage, on m’applaudit, ça redonne du courage : moins d’un kilomètre et je sais que je finirai cette course sauf soucis graves.  2 minutes de moins qu’en 2014 pour faire ce segment mais avec 25° de plus : le chemin de croix est fini : 100 places de gagnées !

C’est la vie 4, celle que je retiens

Enfin le ravitaillement : mon premier bonheur est un passage de tête sous l’eau froide, ça revigore ! J’en profite bien : Coca, St Yorre, Tuc, on refait le plein d’eau et on repart jusqu’au bout ! Je relève la visière et passe en mode guerrier !

Il reste 5km, quasiment plats d’après les locaux, 270m de D+ d’après les coureurs.  Heureusement, il y a cette vue sur le Mont Blanc pour donner des ailes et puis au loin on aperçoit l’arrivée. Après quelques passages de pierriers, on commence à entendre Ludovic Collet, le speaker, mais cela semble si loin.

Je trottine par morceaux, j’ai hâte de revoir ma copine et mes potes. Dans mon calvaire avant la Flégère, j’ai hésité à les appeler pour qu’ils viennent à ma rencontre mais finalement le mental a pris le dessus.

Je suis au pied de la dernière montée, ça zigzague et là je les vois enfin ! Je retrouve direct le sourire, je blague et c’est reparti. Il reste 700m, ils m’accompagnent, ça me fait plaisir, ça me donne des ailes : je recours … 50m, je remarche, Thibaut me rejoint (1h30 qu’il est arrivé) et le chemin se transforme soudainement en route du Tour de France. Tout le monde applaudit, encourage, ça fout la chair de poule. Je cours, non je vole : 300 mètres de sprint à 10km/h !

C’est bon c’est fini : 7h02’39 » 764ème, cette vie 4 n’était que du bonheur !

Quelle course : un superbe parcours dans un cadre de rêve avec une organisation bien rodée ! Et un vrai plaisir de rencontrer quelques membres du team UR : vous avez tous cartonné les gars !

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Crédit photo : La Cave à Jaife

Une réponse

  1. Avatar de Mathi
    Mathi

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