Quand le running était interdit aux femmes

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Rendez-vous compte, il y seulement 50 ans, les femmes étaient jugées incapables de prendre le départ d’un marathon. Il faudra l’obstination et la ténacité de quelques courageuses pour faire plier les mentalités rétrogrades d’une société trop bien établie. 

Aussi incroyable que cela puisse paraître aujourd’hui, la course à pied a longtemps été une histoire d’hommes. Les femmes n’y avaient pas leur place et ont dû se battre pour obtenir le droit de courir librement. Avant 1972, il apparaissait tout bonnement inimaginable qu’une femme puisse prendre le départ d’un marathon. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1984 à Los Angeles que le marathon féminin fit pour la première fois son entrée officielle aux Jeux Olympiques.

Bien sûr avant cela il y eut Katherine Switzer qui en 1967, âgée de tout juste 20 ans, fut officiellement la première femme à boucler le marathon de Boston en 4h20, épreuve alors bien évidemment exclusivement réservée aux hommes. Inscrite sous ses initiales, elle parvint à tromper la vigilance des organisateurs qui tenteront en vain de la stopper durant l’épreuve. L’image du directeur de course essayant de lui arracher son dossard fera le tour du monde et propulsera Katherine au rang d’icône du combat pour l’égalité des femmes dans le running.

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La première marathonienne de l’histoire

En revanche, ce que l’histoire oublie souvent, c’est qu’un an plus tôt, le 19 avril 1966, Bobbi Gibb, fut bel et bien la première femme à courir le marathon de Boston. La jeune étudiante qui s’était vue refuser le droit d’inscription, décidait alors de prendre le départ sans dossard. Elle terminera la course avec les honneurs dans un chrono de 3h21. La jeune marathonienne alors âgée de 23 ans récidiva durant les 2 années qui suivirent, mais toujours sans dossard.

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Ce n’est finalement qu’en 1972 que les femmes seront officiellement autorisées à prendre le départ d’un marathon. Jusque-là, elles étaient jugées incapables de réaliser un tel exploit et les quelques coureuses qui s’y risquaient le faisaient de manière totalement clandestine.

Il faudra attendre 1996, à l’occasion du 100ème marathon de Boston, pour que la Boston Athletic Association reconnaisse officiellement Bobbi Gibb comme étant victorieuse des éditions 1966, 1967 et 1968. Pour l’occasion, elle reçut d’ailleurs une médaille.

50 ans après l’exploit de Roberta «Bobbi» Louise Gibb en 1966, les femmes sont aujourd’hui libres de courir comme elles l’entendent et seront une nouvelle fois nombreuses au départ de la 120ème édition du marathon de Boston qui a lieu ce 18 avril. En 2015, elles étaient d’ailleurs plus de 12 000 à l’arrivée, soit plus de 45% des engagés.

Si aujourd’hui courir est le plus souvent synonyme d’une grande liberté, il n’en demeure pas moins qu’à une époque pas si lointaine, c’était également un acte militant pour faire avancer le droit des femmes.

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