Portrait de coureur : Rencontre avec Jérémy Pignard

Rencontre avec un néo-nordiste talentueux et touche à tout. L’occasion d’évoquer sa collaboration avec le Team Terre de Running, ses résultats, ses objectifs … Jérémy vient de prendre la 2ème place du trail de la côte d’Opale et entame sa préparation pour le gros objectif de sa saison : La SaintéLyon !

Tu rentres tout juste de GAP. Gros week-end pour le team Terre de Running/Ronhill dont tu fais partie ! Comment as-tu vécu ça de l’intérieur ?

Effectivement, c’est un gros et beau week-end pour le team, car on revient avec 3 médailles de ce championnat de France. Sur trail long, Stéphanie Duc remporte le titre de championne de France alors que Fabien (Antolinos) s’octroie le titre de vice-champion de France, derrière la véritable révélation de cette année Sébastien Spehler ! Enfin, sur le trail court, Séverine obtient une très belle médaille de bronze, sans oublier les belles places d’Alexandre Daum et Stéphane Celle, respectivement 18ème et 24ème.

Pour ma part, j’ai suivi plus particulièrement le trail long comme je devais m’occuper des ravitaillements des coureurs de mon team. C’est toujours un peu stressant car  je n’avais pas envie de faire d’erreur qui puisse nuire à leur performance.

Mon seul regret, reste que j’aurai aimé suivre le France de trail court également pour voir et encourager pas mal de potes. Impossible de tout faire malheureusement !!!

Peux-tu nous parler de ta collaboration avec le Team ?

J’ai un contrat d’un an avec le Team Terre de Running/Ronhill qui se termine le 31 décembre. t la 2ème année que je suis dans ce team. Depuis sa création en fait ! On s’entend vraiment très bien entre tous les athlètes, et on prend beaucoup de plaisir à s’entraîner ensemble et à partager de très bons moments de convivialité lors des regroupements du Team. On est habillé de la tête aux pieds par le biais des différents partenaires du Team.

On a Ronhill pour le textile, Adidas pour les chaussures, Sigvaris pour les manchons de compressions, X-Socks pour les chaussettes, Led Lenser pour les lampes frontales, Punch Power pour la partie énergétique, Julbo pour les lunettes de soleil, ADA pour la location de véhicule lors de nos déplacements sur des regroupements ou sur des courses, la gamme AKILEINE sports pour tout ce qui est soin du corps et frottements, Nathan pour les accessoires de courses (poche à eau, ceintures à bidons) et Natur’Alpes pour les conseils au niveau nutritionnel. Bref, on ne manque de rien et on a beaucoup de chance je trouve par rapport aux athlètes sur route par exemple qui n’ont pas tout ça.

Félicitations pour ta belle 2ème place sur le 62 km du trail de la Côte d’Opale obtenue il y a quelques semaines. Satisfait du résultat j’imagine ?

Merci beaucoup ! Je devrais être pleinement satisfait de cette seconde place mais mon côté « perfectionniste » fait que je pense qu’au niveau du chrono j’aurais pu faire mieux sans être obligé de m’arrêter une dizaine de fois pour cause de crampes. Je travaille avec un naturopathe pour gommer ce souci récurent sur les longues distances. J’espère que ça payera prochainement pour réaliser une course aboutie de bout en bout… Après, pour la victoire, Thierry (Breuil) l’a mérite amplement car il a été offensif et entreprenant au bon moment ! Il a fait parler son expérience et sa science de la course. C’est un beau vainqueur et qui plus est un ami, donc je suis content pour lui.

Ton prochain objectif ?

Mon prochain objectif sera le 75 km d’une grande classique : la Saintélyon.

Comment appréhendes-tu cette course ?

Je l’appréhende de la même manière que la Côte d’Opale avec calme et sérénité mais aussi avec beaucoup d’envie ! Ce sera ma 3ème participation en solo après mes essais infructueux en 2008 et 2009. L’objectif est de rentrer dans le top 10 ! Cela va être une très belle course, le plateau va être énorme pour la victoire finale ! Ça promet !

Quelques conseils à nos lecteurs qui prendrons aussi le départ de cette 60ème édition ?

De ne pas négliger la température et le froid s’y rapportant, en adaptant sa tenue de course pour éviter toute hypothermie et en étant très vigilant en terme d’alimentation. En effet, il faut prendre conscience que l’on brûle beaucoup plus de calories lorsque la température est très basse, donc il faudra s’alimenter un peu plus par rapport aux courses réalisées précédemment dans l’année.

Comment s’articule ta préparation ?

Ma préparation pour la Saintélyon va réellement commencer la semaine prochaine, avec le retour de sorties longues et en intégrant du vélo également en récupération. Après, Philippe (mon coach) va me conserver des séances VMA, de seuil et des séances de côtes accompagnées de footings pour être fin prêt le 8 décembre !

Je vais également profiter de quelques jours de vacances au mois de novembre pour effectuer la reconnaissance de tout le parcours de la Saintélyon avec Emmanuel David du team et certainement Fabien Antolinos, et d’autres qui viendront nous rejoindre sur des portions du parcours.

La préparation mentale peut faire la différence à haut-niveau, non ?

C’est sur ! Vous prenez deux personnes de même valeur mais avec un athlète qui ne lâche rien et un autre qui baisse rapidement les bras lorsqu’il y a un grain de sable dans sa préparation ou dans sa course. Forcément, l’athlète qui a un très bon mental, va progresser davantage et donc va obtenir de meilleurs résultats dans la durée.

Entrainement Jérémy Pignard

S’entraîner dans le Nord quand on fait du trail, ça ne manque pas un peu de dénivelé ?

(rire) … ça c’est certain au niveau de la technicité des parcours et du temps d’effort où l’on peut monter en continue. C’est l’une des premières choses que j’ai fait en arrivant ici, à savoir : où est-ce que je pouvais trouver des côtes pour m’entraîner ?

J’ai trouvé quelques endroits très sympas comme les terrils de Loos en Gohelle et ceux de Raismes, ainsi que les monts à la frontière belge pour le moment. Mais je continue mes recherches .. De toute façon, il faut s’adapter avec ce que l’on a et sur les terrils de Loos en Gohelle, on peut monter en continue jusqu’à 4-5 min avec différents pourcentages de pentes !!! C’est mieux que rien.

Tu connais déjà Millau pour avoir bouclé les 100km sur route, une chance de te voir sur les Templiers ?

Même si une très grande partie du team Terre de Running/Ronhill sera présent aux Templiers, je ne serai pas de la partie ! J’ai été en quelque sorte exempté par le Team Manager (Arnaud Borron), afin de pouvoir me préparer tranquillement pour la Saintélyon et effectuer la dernière manche du TTN court à Epernay le 10 novembre en guise de préparation.

As-tu déjà une idée de la manière dont tu vas programmer ton année 2014 ? TTN court ? Long ?

Je sais ce que je vais faire jusqu’au 13 avril 2014, jour du France de 10 km à Valenciennes, dans la chaleur du Nord (rire).

Plus sérieusement, le 5 janvier 2014, je vais courir le 10 km de Nice, puis je vais effectuer la saison de cross dans le Nord pour les départementaux et les régionaux, puis en Rhône-Alpes pour mon club du FAC Andrézieux pour les inter-régions. Je vais également participer au championnat de France interarmées de cross-country comme je suis militaire. Ensuite, pour décider de la suite de la saison, j’attends de connaître les calendriers du TTN court et du TTN long afin d’orienter ou non ma saison sur un de ces objectifs, ou courir sur des classiques.

Quand ça devient difficile en course, à quoi penses-tu ? A quoi te raccroches-tu pour continuer d’avancer ?

Cela dépend des moments, mais très souvent quand ça devient difficile je pense à mes deux grands-pères qui étaient des bosseurs acharnés ! Ils m’ont appris que pour obtenir ce que l’on souhaite, il faut travailler dur et ne jamais rien lâcher car tout effort est récompensé un jour ou l’autre ! C’est ce qui m’aide à avancer tout comme les messages d’encouragements d’avant course de mes ami(e)s et les petites phrases de mon entraîneur !

Ton plus beau souvenir de coureur pour le moment ?

C’est la fin de course des gendarmes et des voleurs dans la montée des escaliers à 500m de l’arrivée. Il y a un monde fou qui t’encourage par ton prénom (écrit sur le dossard). Tu as l’impression qu’ils te connaissent, mais non, ils lisent juste ton nom en fait (rire). Mais cela aide vraiment à monter alors que tu es cuit à cet endroit là ! Je conseille cette course à tout le monde car elle est divinement bien organisée et il y a toutes les distances. Pour un bon week-end en famille ou entre amis, c’est vraiment l’idéal !

Une course qui te fait rêver ? Un but secret que tu t’es fixé et que tu accepterais de nous dévoiler aujourd’hui ?

La Saintélyon car c’est une course qui me fait rêver depuis que j’ai commencé à courir. C’est une course mythique et qui a une saveur particulière autant pour un stéphanois que pour un lyonnais. Le but c’est de la gagner un jour, mais ça, ce n’est plus vraiment un secret maintenant tout comme le fait de pouvoir porter une tunique bleu blanc rouge (rire).

Tu as envie d’ajouter quelque chose en rapport avec la course, l’actualité ou autre ? Tu as carte blanche !

Je vais en profiter pour remercier, très sincèrement, toutes les personnes que j’ai côtoyé et qui m’ont aidé depuis mon arrivée dans le Nord. Ici, tout me plaît pour le moment, que ce soit dans mon travail, en athlé ou dans la vie quotidienne, je m’éclate ! Même si le Nord n’est pas réputé pour ses températures très élevées, la chaleur, les gens du Nord l’ont dans leur cœur …

Merci beaucoup Jérémy, bonne fin de saison et à très bientôt.

Propos recueillis par Sébastien Réby 

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