Une nouvelle semaine qui débute avec les yeux qui piquent et la gorge sèche. A l’heure où les voitures restent au parking pour cause de pic de pollution aux particules fines, la 8ème édition de l’Eco-Trail de Paris vient de s’achever au premier étage de la tour Eiffel !
Restez chez vous et surtout évitez les efforts … C’est le message de prévention délivré par les autorités depuis maintenant une semaine à l’ensemble de la population francilienne. Un message qui n’a pas empêché plus de 12000 participants de prendre le départ de l’événement médiatico-sportif de ce début de printemps.
On peut tout de même se poser la question du maintien d’une telle épreuve dans ces conditions … C’est un peu comme si on envoyait les coureurs de l’UTMB sur les chemins altiers du Mont-Blanc en pleine tempête de neige, tout simplement inimaginable !
Ramasser ses déchets, trier, utiliser un gobelet réutilisable, des actions éco-responsables qui aujourd’hui paraissent évidentes pour beaucoup de coureurs et qui ne suffisent pas à s’acheter une virginité.
Où est la véritable responsabilité des organisateurs ? Surfer sur la mode du business écolo pour se donner bonne conscience est une chose, mais risquer la santé des participants au nom d’intérêts économiques colossaux en est une autre qui peut ou non poser un cas de conscience à certains.
Laisser les coureurs parcourir 80 km en respirant un air vicié n’est pas franchement ce qu’on peut appeler une démarche éco-responsable. Ne pas donner le départ, pour des raisons de sécurité évidente, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme, cela aurait été un geste fort mais certainement impopulaire.
L’annulation de l’épreuve aurait effectivement suscité l’agacement de nombreux coureurs parfois venus de loin. Après des semaines de préparation il aurait été cruel de finalement devoir renoncer si près du but. Peu importe les dangers encourus, il faut courir, coûte que coûte !
Economique ou écologique, le trail de Paris a bien eu lieu ce weekend et ce n’est pas forcement la meilleure nouvelle de ce début de semaine.
Sébastien Réby
Article posté le 23 mars 2015 à 15 h 46 min.
C’est effectivement la question que je me suis posé samedi matin en me levant et en voyant ce « brouillard » planant au dessus de Lyon… Pourquoi la course a lieu ? Etant moi-même dans l’organisation d’événements sportifs en extérieur, je me pose également la question de l’inaction de la Préfecture déclarant d’un côté un état d’alerte à la pollution mais qui en parallèle laisse partir 24000 poumons s’ouvrir pleinement à ces particules… Il m’est aisé de « comprendre » le côté économique qui pousse ces grosses organisations à ne pas annuler mais j’ai du mal à appréhender cette inaction des forces publics qui ont pour rôle le maintien de l’ordre public : donc de la santé public…
Pour finir, nous sommes tous participants à ces courses, et à chaque fois nous signons un règlement stipulant que « L’organisation se réserve le droit d’annuler la manifestation en cas de force majeure », donc nous le savons que nous pouvons être déçu d’une annulation, ça fait partie du jeu, nous ne contrôlons pas tout… Soyons humbles les Runners 🙂
Bonjour,
La prévention a deux vitesses pour le coup.
On est plus souvent dans le constat que dans la prévention en fait (circulation alterné après coup…).
Je suis assez d’accord avec vous, bien que pour être totalement honnête, je ne sais pas quel aurait était mon sentiment si jamais j’étais inscrit et que l’organisation annule à cause de la pollution.
D’un autre côté je ne suis pas attiré par les courses dans des grandes métropole mais plus par les « petites » courses (bien qu’on récupère aussi la pollution dans l’air dans nos campagnes). Pour ceux qui veulent courir dans la nature et y mêler de l’histoire ce weekend il y a le Trail des tranchées sur les champs de bataille de Verdun (http://www.traildestranchees.com/ complet cette année mais bon à savoir pour l’année prochaine pour le centenaire).
Le pire fut le marathon de Pekin, couru dans une pollution inimaginable. J’ai participé à des courses mais si l’organisateur ou la préfecture décide d’annuler parce qu’il y a un risque alors je respece quelque soit ma déception! Soyons responsable!
Tout à fait d’accord avec l’article!! J’étais inscrit à l’écotrail et je n’ais pas pris le départ car pas envie de me remplir les poumons de particules fines!! Après je trouve ca difficille pour l’oganisation de toute annuler!
Un peu excessif tout ca quand même… Évidemment il y a une vraie responsabilité des organisateurs à maintenir ou non la course (à laquelle j’ai moi meme participé) étant donné le niveau de pollution. Après il ne faut pas tout confondre : 1/ les organisateurs de l’Ecotrail que je connais un peu ne peuvent pas être assimilés à McDo, Apple ou Nike, c’est à dire à des grandes méchantes firmes capitalistes avides de profits et intéressées uniquement par l’argent. Cette approche est facile, un peu démago et fait toujours recette (la preuve quand on lit certains commentaires) mais la ficelle est quand même un peu grosse et déjà vue. Je ne suis pas particulièrement partie prenante dans cette histoire mais le fait est que les organisateurs sont regroupés dans une association à but non lucratif composé d’un seul permanent à l’année et 3 stagiaires (payés des clopinettes) qui travaillent pendant presque un an pour que l’évènement ait lieu (avec 700 bénévoles le jour J) pour au final tout juste équilibrer les comptes de l’évènement. Chaque année les organisateurs ne sont pas certains de reconduire l’évènement l’année d’après. Donc on est loin d’avoir des organisateurs qui nagent dans les bénéfices et qui se répartissent des profits colossaux constitués sur le dos des gentils coureurs 🙂 Il faut raison garder. 2) s’agissant de la question précise de la pollution il faut aussi dire les choses. Certes il y avait un pic de pollution à paris ce we mais paris reste dans tous les cas une ville polluée. Pic de pollution ou pas, si on veut éviter de s’en mettre plein les poumons on va faire un trail dans la Creuse mais à paris. Enfin la question du bilan carbone doit aussi interroger nos propres comportements. On peut manier l’ironie face aux organisateurs qui essaient d’éduquer les coureurs mais le fait est que ce n’est pas inutile malgré tout (j’ai vu plein de tubes de gel vide sur le parcours alors que chaque coureur avait signé une charte pour éviter ça) et en outre le premier pollueur de l’écotrail c’est le coureur qui vient en voiture de province (sans parler de grands trails comme l’UTMB ou plein de coureurs viennent en voiture et en avion). L’évènement 100% vert n’existe pas. A partir du moment où il y a évènement sportif il y a un bilan carbone plus ou moins lourd. tout le monde ne peut pas venir un train pour participer à un trail en Ardèche. Donc si on veut un évènement qui soit ecoresponsable, il faut tout arrêter. On organise plus un seul évènement et on va tous courir chacun dans notre coin sans jamais remettre un dossard. Je ne suis pas sur qu’on soit tous prêt à ca.
J’ai participé à la course des 30 Km, et il faut dire que cette chape de pollution ne fut pas un plaisir, pour les poumons ou pour le plaisir visuel.A noter qu’une bonne partie de la course se déroule en foret, qui, sans être spécialiste, doit minorer l’impact de la pollution.
Un peu en HS, l’ambiance assez glacial au départ.