Notre test complet de la montre Garmin Fenix 5, une montre GPS outdoor multisports au positionnement résolument haut de gamme. Après plusieurs semaines de test sur le terrain, voyons si cette Fenix 5 tient toutes ses promesses.
Avant de commencer, sachez que la majorité de ce test de la Garmin Fenix 5 a été réalisée avec la version 2.95 du firmware et quelques sorties en 3.30.
Test Garmin Fenix 5 : Premieres impressions
Au premier contact, le boitier semble un peu massif comparé au bracelet, même si la montre n’est finalement pas très épaisse malgré le capteur FC intégré : Elevate ! Le choix des matériaux y est certainement pour quelque chose : polymère et acier inoxydable pour le boitier, silicone pour le bracelet ! Résultat: un bijou de sport de 87 grammes avec un look très athlétique.
Concernant le bracelet, il épouse plutôt bien le poignet, même petit (15,5 cm pour le mien), ça ne bouge pas même avec le diamètre de 47 mm. Le bracelet est interchangeable grâce au système QuickFit : un second bracelet (jaune) est d’ailleurs fourni avec la montre : comptez 50€ le nouveau bracelet en silicone, 80€ pour celui en cuir, et 200€ pour la version en acier !
Côté écran, on retrouve une dalle de 240 x 240 et 64 couleurs ! L’écran en mode montre est totalement personnalisable via l’application pour iOS ou Android : Face it, où vous pourrez à partir d’une photo créer votre fond de montre ! Original !
Ce modèle de Garmin fenix dispose de 5 boutons physiques :
Le bouton » Light » (1) permet d’activer le rétro-éclairage ou le menu des commandes
Le bouton (2) est le bouton OK mais aussi celui qui permet d’accéder au menu d’activités
Le bouton Back-Lap permet de faire retour en arrière ou un lap
Le bouton Down permet de naviguer dans les menus et notamment d’accéder aux widgets
Le bouton Up permet de naviguer dans les menus ou d’accéder aux widgets. Un appui long permet d’accéder aux options (générales ou pendant un exercice).
>> Nouveauté Garmin, la collection évolue avec la Garmin Fenix 7 et la sortie de la Garmin Fenix 7 Pro.
Test complet de la Garmin Fenix 5
Pour démarrer, intéressons-nous au GPS de cette Fenix 5. Hélas, une première déception arrive ici avec une nouvelle fois des problèmes de précision du GPS, comme c’était déjà le cas sur les précédents modèles.
Précision GPS et altimètre
En terrain découvert la montre se débrouille pas trop mal (même si je constate généralement un léger décalage), mais dès que le terrain se couvre : vallée, immeuble, forêt la Fenix 5 n’est plus du tout à la hauteur de certaines autres montres du marché, parfois bien moins onéreuses.
Voici un exemple de décalage que j’ai pu constater (le trajet est identique à l’aller et au retour) . Ils ne sont pas énormes de l’ordre 5 à 8 mètres, mais c’est assez étonnant et répétitif. La distance totale est généralement bonne à quelques mètres près (je n’ai pas fait de sortie de plus de 20 km). C’est OK mais sans plus !
Ce constat est aussi fait par le célèbre Fellrnr qui décortique les GPS du marché. Elle est classée dans les 10 moins bonnes montres du marché sur les 28 qu’il a testé, avec une erreur moyenne de 1,32 km pour un marathon !
L’altimètre est aussi un peu « à la rue », il semble ne pas se calibrer tout seul à chaque sortie. On se retrouve donc souvent avec un shift de plusieurs mètres (voir des centaines) sur toute la sortie. Le dénivelé est donc bon, mais pas l’altitude ! Sur les 4 sorties ci-dessous on constate 120 mètres entre les 2 sorties en Fenix 5 (en bleu) qui ne sont jamais au niveau de la Spartan Ultra (en jaune).
Dommage ! Il est toutefois possible de calibrer l’altitude manuellement ou à l’aide des données GPS. Pour avoir une meilleure précision en absolu, je vous conseille (pour le moment ?) cette manipulation avant chaque sortie.
Le mode UltraTrac : ce mode permet d’économiser de la batterie, en éteignant le GPS pendant quelques secondes et en utilisant l’accéléromètre interne pendant ce temps. Il faut avoir couru pendant quelques heures pour que la calibration de l’accéléromètre interne soit suffisant bonne, mais cela reste pour moi un mode à proscrire : plus de 15% d’erreur sur la distance (soit 6 km sur un marathon) et des infos très partielles… Pour la randonnée, pourquoi pas, mais il faudra auparavant avoir calibré la montre à basse vitesse.
La batterie
Garmin affiche une autonomie de 2 semaines en mode smartphone et 24h en mode GPS « normal » et enregistrement intelligent. Et pour le coup, on est plutôt très bien ! Après 5 sorties entre 45 minutes et 6 heures, mon estimation de l’autonomie est de 26 heures (+/-1h) avec toutes les fonctions actives sauf le Glonass (notifications, cardio au poignet et rétroéclairage à 30).
Il est toujours possible de gagner quelques minutes en désactivant le Bluetooth, en passant la luminosité au minimum et en réduisant le nombre d’applications Connect IQ.
Par contre, si vous avez besoin de plus tout en restant dans le mode « normal » (le mode UltraTrac est pour moi une aberration si on veut garder des infos cohérentes), il est impossible de la garder au poignet avec cette connectique mécanique. Il faudra donc oublier les mesures cardiaques si vous voulez courir plus de 24h.
La mesure cardiaque
Pas de surprise ici, la technologie n’est pas encore tout à fait au point pour égaler une ceinture cardiaque. En moyenne, la valeur est plutôt correcte à 3 bpm près, mais en maxi, il manque généralement entre 5 et 10 bpm avec ponctuellement 25 bpm d’écart en récupération ! C’est assez aléatoire comme comportement.
Par exemple sur ce fractionné : la montre n’a pas du tout capté les 7 premières répétitions avant de plutôt bien mesurer les 3 dernières ainsi que l’accélération progressive finale.
Alors que sur cette sortie à rythme constant, le résultat est presque satisfaisant : -3 pulsations au maxi et +2 en moyenne.
La montre a besoin d’être bien positionnée et serrée « à point ». Le capteur mesure l’expansion des capillaires à chaque battement cardiaque : trop serré, et cela bloque l’expansion, trop lâche, et cela ne permet pas une bonne lecture par manque de contact.
Les meilleurs résultats sont ceux obtenus la nuit : les peu de mouvements et l’obscurité facilitent grandement la lecture !
Le constat est identique à vélo, voire légèrement pire sur les phases d’accélérations : les vibrations ne doivent pas aider à avoir une lecture propre.
Dommage ! À ce prix-là pour un produit avec quelques velléités compétitives, on est quand même obligé d’avoir une ceinture pour obtenir des données précises ! D’ailleurs, certaines fonctions comme la mesure de la variabilité de la FC ne peuvent se faire qu’avec une ceinture, preuve que la mesure au poignet n’est aujourd’hui pas encore véritablement fiable !
Les fonctions d’exercices
La Fenix 5 propose 30 sports prédéfinis dans la montre (course, vélo, natation, multisports, ski, golf, musculation et toutes leurs variations).
Les écrans de base sont assez simples, mais 100% personnalisables : 1 écran pour les données instantanées : distance / chrono / allure, et un second pour les données par tour. Le troisième écran quant à lui est centré sur la fréquence cardiaque. A l’aide d’un compteur, il est alors possible d’afficher les pulsations ainsi que la zone d’effort dans laquelle vous vous situez : très efficace comme écran.
L’écran de base du trail vous offre en plus la vitesse verticale, l’ascension et le mode navigation.
Les écrans sont très lisibles et leur personnalisation est assez simple depuis la montre, offrant beaucoup de possibilités :
- 1 à 4 champs avec plusieurs dispositions possibles
- des paramètres classiques (distance, temps, allure et vitesse) en instantanés, moyen, moyen du tour ou du dernier tour
- la fréquence cardiaque : brute, % FC Max ou % RFC (% de réserve de FC)
- des paramètres de dynamiques de course si vous possédez une ceinture HRM
- des métriques, comme la température, l’altitude (ascension, descente), la navigation (distance restante, VMG, ETA, ETE…), le lever / coucher du soleil…
On retrouve aussi les classiques « tours automatiques » et « pauses automatiques », mais aussi un mode « ascension automatique » qui va détecter les montées en trail ou à vélo et vous proposer un écran spécifique. En plus de cela, Garmin propose des alarmes temporelles (pour ne pas oublier de s’alimenter, boire, courir ou respirer), spatiales (distance ou altitude) ou basées sur votre FC.
Le fractionné avec la Fenix 5
Il est possible depuis la montre de configurer une répétition par intervalle simple depuis la montre. En course à pied par exemple, avant de lancer l’exercice, il suffit de presser longuement le bouton de menu, pour obtenir les options, on choisit alors « Entraînement » , puis « Intervalles » et modifier ou « Faire entraînement » . On peut alors configurer un entraînement avec 3 options dans « Modifier »:
- Échauffement : jusqu’à pression du bouton lap
- Intervalle : c’est l’effort à proprement parlé soit en distance, temps ou par appui sur le bouton lap (« ouvert ») avec entre 1 et 99 répétitions (nombre au choix entre 1 et 99)
- Récupération : c’est la phase de récupération (idem en distance, temps ou bouton lap).
- Récupération en fin de séance, comme l’échauffement
Il est donc tout à fait possible de configurer l’entraînement 30 x 1min/1min directement sur la montre !
Pour les entraînements plus complexes, il faudra se rendre sur Garmin Connect dans le menu « Entraînements« . Une fois l’entraînement créé, il est possible de l’importer dans la montre via Garmin Express ou l’application mobile Garmin Connect.
Au-delà d’un entraînement isolé, on peut planifier tout un programme sur le site de Garmin et l’envoyer ensuite sur la montre. Une fois tout cela créé et synchronisé, tout devient accessible depuis la montre « Entraînement -> Calendrier d’entraînement », et il n’y a plus qu’à se laisser guider.
La condition physique
Garmin fait un énorme travail pour intégrer la technologie Firstbeat, comme vous le verrez dans la partie « Fonction de suivi sportif« . Depuis quelques temps, ils ont aussi mis en place une analyse de la condition physique.
Après 5 à 20 minutes d’effort (généralement 5/6′) la montre va vous indiquer avec un score entre -20 et 20 votre état de forme : à +5, top faites votre séance normale, à -10, rentrez vous coucher ! Cet indicateur évolue au cours de la séance, il est possible de l’ajouter dans un champ de données.
Cela ne reste évidemment qu’un indicateur, il faut savoir aussi savoir écouter son corps, ses sensations et ses douleurs.
La navigation
Il est possible de lancer une navigation comme un entraînement en faisant un appui long sur le bouton Up puis d’aller dans le menu « Navigation« . La montre dispose aussi d’une fonction retour au départ, soit par visualisation du parcours déjà réalisé, soit à l’aide d’une boussole et la distance restante à vol d’oiseau.
Il existe 3 solutions pour importer une trace :
- créer un parcours sur Garmin Connect et l’envoyer sur la montre. Bon courage avec Garmin Connect : pas possible d’importer simplement une trace sur le site, il faut contourner le problème en créant un fichier GPX avec gpsies et l’importer comme activité…
- passer par Basecamp : le logiciel de routage de la marque qui permet de créer, d’importer des GPX et de les envoyer sur la Fenix 5. Une fois votre montre branchée, il suffit de faire « Fichier -> Importer dans « X » » pour ouvrir le GPX et ensuite de faire « Transférer -> Envoyer « X »à l’appareil«
- utiliser la méthode « bourrin » pour ainsi dire : branchez votre montre sur votre ordinateur qui va la reconnaître comme une clé USB, ensuite allez dans « Garmin -> NEWFILES » et déposez votre fichier. Il sera automatiquement converti et vous pourrez l’utiliser.
La navigation est assez aisée, il est possible de zoomer en entrant dans les options (appui long sur le bouton Up), les notifications de gros virages ou de sortie de la trace sont très pratiques. Le suivi du profil altimétrique est aussi très détaillé.
Les fonctions au quotidien
La Fenix 5 embarque tout un tas de fonctions pour votre quotidien dans un menu accessible via le bouton Light :
- pilotage de la musique de votre téléphone
- détection de votre téléphone : au cas où vous l’avez paumé
- enregistrement de votre position : vous retrouvez votre voiture
- verrouillage
- activation du mode Do not disturb qu’il est possible de paramétrer pour une activation automatique la nuit
- synchronisation forcée depuis la montre
Mais on retrouve aussi des fonctions autour de l’écran principal, comme la météo (si vous avez connecté votre montre avec votre smartphone), le suivi de la FC au quotidien et de la FCR sur une semaine, le compteur de pas, un altimètre / baromètre / boussole, le calendrier et le centre de notifications. Auxquels on peut ajouter une commande de votre Virb, un détail plus précis du baromètre, de l’altimètre, ou de la température…
Quelques fonctions gadgets sont à mon avis totalement inutiles au quotidien sur ce type de montre et on se rend vite compte que la Fenix 5 comporte beaucoup, beaucoup de menus/ sous-menus pour activer/désactiver tout cela.
On tombe ici un peu dans l’excès de paramétrisation et on finit par se perdre un peu dans ce labyrinthe. Certains menus n’étant utiles qu’une fois, un transfert de ces fonctions sur l’application / la plateforme web aurait été plus efficace.
Les fonctions de suivi sportif
Commençons par le widget Performance, il affiche votre statut d’entraînement : c’est le lien entre votre condition physique et votre niveau d’entraînement. Il est basé sur la variation de l’estimation de votre VO2 max; Cela va de « Non productif » (beaucoup d’effort sans progression) à « Desentraînement » (manque d’effort qui va diminuer votre condition physique) en passant par « Récupération« , « Maintien« , « Productif« , « Pic » et « Effort trop soutenu« .
Un indicateur intéressant sur le long terme, même s’il est basé sur une estimation de la VO2 max qui a ses limites, car basé sur une corrélation et non une vraie mesure.
C’est dans ce même menu que vous trouverez donc votre estimation de la VO2 max, basée sur les corrélations mises en place par Firstbeat avec une précision de l’ordre de 95% annoncée par la marque finlandaise (environs 2 ml / kg / min).
Cette estimation est valable pour vos sorties à plat ! Oubliez clairement cette estimation si vous faites du trail en montagne ou sur un terrain qui ne vous permet pas de garder un rythme constant. Il est nécessaire de faire plusieurs sorties pour que la valeur soit réaliste.
Cette estimation sert aussi à prédire vos temps de course sur 5 km, 10 km, semi et marathon. Personnellement, je trouve ça un peu optimiste pour le moment. Il faut, je pense, varier les distances et faire des allures proches de votre objectif pour que la prédiction devienne correcte sur la distance voulue.
La charge d’entraînement est aussi disponible sur les 7 derniers jours avec un score. C’est un complément au premier écran pour savoir si vous êtes sur du sur-entraînement ou sur une charge plutôt optimale.
Dernier élément de cette section, vous aurez le temps de récupération nécessaire avec en plus une indication sur votre capacité à refaire une sortie dans cette période : entraînement habituel ou plutôt sortie de très faible intensité. Cet indicateur est limité à 4 jours et me semble assez variable sur les séances que j’ai pu faire. Par contre, il n’est pas possible de retrouver cette valeur par sortie.
La mesure optique au quotidien permet de suivre la fréquence cardiaque au repos. Cette mesure est intéressante pour suivre votre niveau de fatigue. Pour aller plus loin, Garmin propose, toujours avec Firstbeat, un test pour mesurer la variabilité de votre FC. Il faut pour cela une ceinture cardiaque et suivre un protocole de 3′ qui vous donnera un score entre 1 et 100.
Si vous décidez de porter votre Fenix la nuit, vous aurez le droit à une analyse de votre sommeil basée sur vos mouvements : durée de votre nuit, sommeil profond ou léger. Au-delà de la durée de votre nuit, il est difficile de relier la qualité avec les performances.
Le point noir : Garmin Connect
La montre est complète mais pour l’utiliser, il faut se farcir Garmin Connect. On retrouve le même labyrinthe que sur la montre : 27 menus (!!) sont disponibles, cela manque de clarté et de simplicité. Cette plateforme se retrouve pour moi à jouer le rôle de passe-plat vers Strava. Même si la visualisation des activités est plutôt sympathique et colorée.
Le seul point positif de cette plateforme reste le créateur d’entraînement assez simple à utiliser. Dommage que tout ne puisse pas se faire depuis le téléphone.
Bilan du test Garmin Fenix 5
La Fenix 5 est une belle montre connectée qui offre une multitude de personnalisations possibles. Elle dispose de fonctions intéressantes pour évaluer la performance même si certains points essentiels sont encore perfectibles pour une montre de sport de ce calibre.
Le GPS, le choix d’un capteur cardiaque au poignet aux mesures parfois aléatoires et une expérience utilisateur qui pourrait largement être améliorée sont les points prioritaires à travailler. Espérons que les prochaines mises à jour du logiciel viendront combler ces petites lacunes pour enfin faire de cette Fenix 5, la montre outdoor haut de gamme qu’on attendait.
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