Globe Runners

Courir A2 : Olivier & Ludovic

Une histoire de volonté, de courage mais aussi d’émotion et de bonheur partagé. Olivier et Ludovic forment un binôme. Ils courent main dans la main depuis plus de deux ans maintenant. L’un est non-voyant, l’autre guide mais ils ont un objectif commun, couper la ligne d’arrivée ensemble.  Rencontre avec deux runners sympathiques qui ne manqueront pas de susciter des vocations.[do action= »retour-a-la-ligne »/]

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Olivier : Je m’appelle Olivier, j’ai 46 ans et je suis papa de 3 enfants. Je suis non voyant depuis l’âge de 19 ans. Je cours depuis 2 ans, suite à ma rencontre avec Ludovic. Je n’y avais jamais vraiment pensé avant.

Ludovic : Je m’appelle Ludovic, J’ai 38 ans, j’habite près de Lille. Je pratique la course à pied depuis 4 ans. J’étais bénévole au sein de l’association des chiens guides d’aveugles quand nous nous sommes rencontrés. Je tenais un stand de sensibilisation, et un jour Olivier est arrivé avec son chien. En discutant un peu de choses et d’autres, nous en sommes arrivés à parler de course à pied. J’ai fini par lui proposer de l’accompagner et de lui servir de guide s’il souhaitait s’essayer à la course. C’était il y a 2 ans maintenant.

Quel est le rôle de chacun dans votre duo ?

O : Nous courons chacun avec un maillot diffèrent. Sur le sien est indiqué « Guide » et sur le mien « Non-voyant ». Il faut vraiment avoir confiance en son guide et rester attentif à ses indications. Ludovic m’accompagne, me guide et s’occupe également de récupérer mes ravitaillements.

L : Nous courons l’un à côté de l’autre, nous sommes reliés grâce à un lien attaché au poignet. Pendant la course, je dois en permanence communiquer avec Olivier, il faut rester attentif. Je dois signaler tous les dangers, un dos d’âne, un rétrécissement, … J’essaie de faire des phrases courtes et de ne rien oublier.

Votre histoire est un bel exemple de running collectif, qu’en pensez-vous ?

L : Il y a des gens comme Olivier qui n’ont pas la chance de pouvoir pratiquer la course à pied. Je lui offre simplement  cette opportunité. Olivier, c’est ma source de motivation, c’est mon moteur. Quand j’ai envie de baisser les bras, il m’aide à me dépasser. Je me dis souvent que si je m’arrête ou que je ralentis, je l’empêche de continuer son effort, je l’oblige à s’arrêter, et ça je refuse.

O : Ludovic m’offre l’opportunité de pouvoir courir à ses côtés. C’est vraiment quelqu’un de très très bien. Je suis vraiment heureux de ce qu’il fait pour moi. J’ai envie de le remercier aujourd’hui pour tout ça.

Que diriez-vous aux futurs guides et coureurs non-voyants  pour les encourager à se lancer ?

L : Ce n’est pas évident au départ, mais les automatismes se prennent vite. Devenir guide, c’est offrir la chance aux personnes malvoyantes d’accomplir de belles choses. Nous partageons des moments forts avec Olivier, plein d’émotions, et je suis toujours très fier de ce qu’il arrive à accomplir.

O : Le plus difficile c’est de trouver un guide. Ensuite, tout est une histoire de confiance. Il faut commencer doucement, après quelques séances, la confiance mutuelle et les automatismes font que vous pouvez courir quasiment normalement.

 Vous avez des objectifs à venir ?

L et 0 : Dans l’idéal, nous aimerions pouvoir boucler notre premier marathon en 2014.  Nous allons nous préparer pour ça.  Vivant à plus d’une heure de voiture l’un de l’autre, nous avons malheureusement quelques difficultés à nous entrainer régulièrement ensemble.

Voulez-vous rajouter quelque chose ?

L et O : Nous entendons beaucoup de gens nous encourager pendant les courses, mais finalement très peu osent se lancer dans l’aventure comme nous. C’est vraiment dommage. Nous avons créé une page Facebook qui s’appelle Courir A2 qui a pour vocation de présenter notre duo, de susciter des vocations  et peut-être de donner envie aux gens de nous rejoindre.

Merci à vous 2, je vous souhaite beaucoup de plaisir pour cette année 2014.

 

Propos recueillis par sébastien Réby

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