Globe Runners

Je n’aime plus courir

Stop running J’arrête, je suis fatigué, usé, je n’ai plus de motivation. Je me demande même comment j’ai pu y prendre du plaisir un jour. Sport ingrat et ennuyeux, je n’aime plus courir.

Ils sont vraiment fous ces gens, après quoi courent-ils ? Certains se lèvent aux aurores pour parcourir quelques dizaines de kilomètres avant d’entamer une journée de travail souvent harassante. D’autres préfèrent courir sur la pause de midi plutôt que de partager un bon déjeuner entre collègues. Et je ne parle pas des illuminés de la frontale qui délaissent le lit conjugal en pleine nuit pour un shoot de running.

Et dire que j’étais de cela il y a encore peu. Que de temps perdu, que de sacrifices. Mon corps n’est plus qu’un cure dent sur pattes, j’ai les joues creuses, le visage marqué, j’ai l’air d’avoir dix ans de plus que mon âge. La course à pied, ça use, le corps mais aussi l’esprit.

Tout ça c’est fini, j’ai enfin ouvert les yeux. Depuis le temps que mes proches cherchaient à m’alerter au sujet de ma pratique excessive, voir compulsive. Je me sens vide, ma vie était régulée par la course, je suis perdu, ne sachant à quoi me rattacher.

Je me sers une bière, je m’avachis devant la télé et je tombe inévitablement sur un reportage sur la folie du running. Pauvre de vous, fuyez tant que vous pouvez, après il sera trop tard.

6h15 :

Ouf, le réveil sonne, tout ça n’était qu’un mauvais cauchemar. Je sors du lit en vitesse, j’enfile mes running, je fixe la frontale, et c’est parti pour 15 km avant d’entamer ma journée de travail.

 

Sébastien 

Exit mobile version