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La préparation mentale chez le coureur à pied

Préparation mentale course à pied Face à une performance, à un effort, le sportif doit se préparer, s’entrainer. Il doit faire face à des contraintes physiques et techniques, ces dernières sont aisément identifiables et en règle générale le sportif ou le coach a les clefs pour les travailler. En revanche, une variable est bien souvent occultée, celle du psychisme du sportif. C’est une erreur, car à capacité physique et technique équivalente ce qui influence la performance c’est le mental. C’est-à-dire la capacité à être prêt au bon moment, à accepter la douleur pour la dépasser, à atteindre ses objectifs.[do action= »retour-a-la-ligne »/]

Alors pourquoi une telle réticence ?

Tout d’abord, il est difficile de quantifier la part du mental dans la performance.

La notion de préparation mentale est par ailleurs souvent mise en lien dans l’esprit des gens avec une faiblesse mentale, sous entendu un besoin de se soigner d’un dysfonctionnement psychique.

Enfin, la méconnaissance de cette pratique et de ses techniques engendre bien souvent chez les coachs professionnels une méfiance envers le préparateur mental qui pourrait agir sans concertation avec le staff et prendre une place non maîtrisée au risque de générer une dépendance chez leurs sportifs.

On peut remarquer que de nombreux sportifs de haut niveau utilisent des techniques de préparation mentale sans les identifier comme telles. Par exemple, ces images de skieurs aux JO qui avant la descente simulent le passage entre chaque portes, ils font des exercices de visualisation. Des études scientifiques mettent en évidence une meilleure reconstruction des fibres musculaires lorsque le sportif effectue un entrainement mental pendant sa convalescence. D’autres études en neuroscience démontrent une activité musculaire mesurée lorsque le sportif exécute un exercice d’imagerie mentale.

 Qu’en est-il de la préparation mentale chez le coureur ?

Ce sport qui demande un effort intense et soutenu confronte le coureur à des problématiques mentales bien spécifiques s’il ne se prépare pas.

Pour les coureurs en compétition, il peut s’agir de préparer les échéances, de gérer le stress, de maintenir leur concentration et de se fixer des objectifs en planifiant sa pratique…

Pour les coureurs loisir, ils vont devoir eux aussi accepter les contraintes, les douleurs, ils devront anticiper les phases de découragement face à l’effort, apprendre à se centrer sur leurs sensations…

Le but de la préparation mentale est d’optimiser le potentiel du sportif et ce de manière individualisée. Le préparateur mental se positionne comme un soutien. Il va proposer des exercices, des outils afin d’anticiper et gérer de la meilleur des manières les réponses non intentionnelles que le corps dans sa globalité peut lui renvoyer.

Il va travailler conjointement avec le sportif en gardant comme ligne directrice l’intention de :

« Mieux se connaitre pour mieux se maitriser ».

In fine l’objectif est d’atteindre une certaine autonomie par le sportif dans cette manière de concevoir son sport.

Les grands axes de travail sont :

– Le niveau d’engagement

– Le niveau d’attention

Ces deux notions sont le socle de la réussite, elles englobent un ensemble de facteurs qui ont une influence sur la performance et qu’il sera donc nécessaire de prendre en compte lors de la préparation.

Sans rentrer dans le détail pour ce premier article, les compétences mentales en matière de sport peuvent se représenter schématiquement de cette manière :Capture d’écran 2013-11-06 à 11.15.51

  • Le niveau d’engagement correspond à la notion de motivation. Cette dernière est influencée par la compétitivité et l’accomplissement personnel : la raison pour laquelle je pratique ce sport, mes objectifs…
  • Le niveau d’attention correspond à la notion de concentration. Cette dernière est influencée par les émotions et la capacité à analyser ses comportements.

Le préparateur mental s’appuie sur une démarche qui va suivre ce schéma.

Le sportif doit parvenir à trouver un équilibre entre son niveau d’engagement et son niveau d’attention. Afin d’illustrer ces propos prenons l’exemple d’un effort à fournir en fin de course. Une dépense d’énergie trop importante en oubliant de faire attention à ses appuis peut entrainer une blessure ou tout du moins une baisse de l’efficacité. L’entraînement mental prend alors tout son sens. En effet, après plusieurs minutes voir heures de courses le coureur doit trouver dans son mental la lucidité nécessaire pour continuer à faire le geste juste et efficace.

Comme pour le physique, la technique ou la tactique cela se travaille aux entraînements. Des outils simples peuvent vous aider à franchir un cap.

Nous verrons plus en détails dans d’autres articles les multiples applications de la préparation mentale et les moyens pour être performant dans ces différentes notions.

Benjamin BRUNIER
Psychologue
Spécialisé en Préparation Mentale
bbrunier@cmcs-sport.fr

Une réponse

  1. Avatar de Stéphane Abry

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