Pourquoi il faut aimer Zach Miller

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Cet article est l’occasion de vous dire tout mon amour pour ce traileur américain. Il s’agit aussi de vous dire pourquoi. Parlons de panache, de talent et de folie, un peu aussi.

Zach Miller. Si ce nom ne vous dit rien, tapez le dans Google. Mais si vous avez suivi un peu le dernier UTMB, alors il vous a forcément marqué. Zach Miller c’est ce petit américain qui court un ultra comme on court un cross court. Comme on entend parfois dans les pelotons : « c’est simple, tu pars à fond, et ensuite t’accélères ! » Eh Bien Zach Miller c’est exactement cela.

Pour faire court sur sa biographie, cet américain de 26 ans vit dans le Colorado, du dénivelé en veux-tu, en voilà. Autant vous dire qu’il passe ses journées à courir, sans montre, seul, avec un poumpoum short et un débardeur minimaliste. Et il va vite.

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Le panache, le vrai

Alors pourquoi il faut aimer Zach Miller ? Parce que ce type a du panache. Les débuts de course passés à s’observer dans un groupe en se gérant et en établissant une quelconque stratégie, très peu pour lui. Il part à fond, essaye de creuser l’écart tout de suite, puis tente de survivre à ce rythme.

Parfois il explose. Ce fut le cas à l’UTMB, qu’il a mené à grand train une bonne partie de la course avant de craquer et de terminer 6ème. j’ai encore des frissons en revoyant ces images. Lui, sans bâtons comme la plupart des américains, doublé par le futur vainqueur Ludovic Pommeret, sans toutefois abandonner ni se mettre à marcher. Une bête blessée, mais quelle fierté !

Combien de coureurs auraient abandonné en voyant le podium s’envoler ? Combien auraient fini en marchant et auraient raconté à qui veut l’entendre qu’ils ont pu ainsi « mieux profiter de l’ambiance de la course et que c’est bien là l’essentiel »… Pas lui. Il a joué, il a fait tapis, il a perdu. Il l’a dit lui-même dans plusieurs interviews après la course d’ailleurs : « je cours à la vie à la mort ».

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Pas de calcul, il veut être le meilleur. Advienne que pourra, et tant pis s’il doit tomber les armes à la main. Il n’était pas aigri, il n’était pas abattu, puisqu’il avait tout tenté. Ce n’est pas sans nous rappeler une autre légende de la course à pied, un américain nommé Steve Prefontaine, légende de l’athlétisme au début des années 70.

Lui disait une phrase qui me donne envie de me recouvrir le corps de boue et de me taper sur le torse avant de prendre le départ d’une course : « quelqu’un va peut-être me battre. Mais il va devoir saigner pour ça ». Il disait aussi « je cours pour voir qui a le plus de courage ». Quarante ans après la mort précoce de cette légende, Zach Miller me fait furieusement penser à lui.

Il court passionnément, à la folie

Nous avons besoin de folie, dans un monde ou tout est aseptisé et où les sportifs sont souvent lisses. Allez donc voir cette vidéo de son arrivée à la North Face 50 mile, qu’il vient de remporter il y a peu pour la deuxième année de suite (pour vous situer un peu le niveau, l’excellent Benoit Cori a terminé 36ème).

Ses deux derniers kilomètres sont absolument hallucinants, il va très, très loin dans la douleur pour terminer à l’abordage, à une vitesse digne d’une séance de fractionné sur piste… Mais après 80 kilomètres.

Pour la petite histoire, à son CV figurent aussi une victoire à la CCC sur l’UTMB, ainsi qu’un Madeira Island Ultra Trail, entre autres. Tous courus de la même façon vous vous en doutez.

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Je ne sais pas vous, mais moi, voir quelqu’un réussir de façon complètement irrationnelle à une époque ou même les sportifs calculent tout, ça me transcende. Il va sans doute craquer d’autres fois, il prend peut-être des risques pour sa santé, mais il me procure des émotions et à quoi sert le sport sinon à cela ?

Le trail a peu de héros finalement, il y a bien Kilian Jornet, éventuellement François D’Haene. Mais si je dois me choisir un héros à moi, alors que ce soit celui-là.

Une réponse

  1. Avatar de flo
    flo

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