Dopage dans le trail, pour une suspension à vie ?

lutte dopage trail

Avant la probable arrivée de Lance Armstrong sur ultra trail, une autre polémique vient d’éclater aux USA : la participation d’anciens athlètes condamnés pour dopage sur une course « à primes ».

Début décembre, The North Face (TNF) organisait à San Francisco le TNF50 Californie, sorte de finale de l’Endurance Challenge Series. Sur ce challenge, TNF sélectionne un certain nombre d’athlètes pour faire partie des Elites : les plus rapides capables de gagner des primes et notamment les 10 000$ promis au vainqueur.

Dans les présélectionnés de dernière minute est apparue Elisa Desco, qui faisait là sa première course aux Etats Unis, championne d’Europe de course de montagne en 2008, championne du monde de skyrunning en 2014, suspendue pendant 2 ans de toutes compétitions après un contrôle positif en 2009 au CERA (EPO 3ème génération).

Un début de chasse aux sorcières aux USA

Je ne débattrai pas de sa culpabilité ou non je vous laisse lire l’article de Marco de Gasperi (en italien) et l’interview très récente d’Elisa suite aux évènements américains, mais plutôt de la boite de Pandore que cela a ouvert. Les commentaires ont fusé dans tout les sens sur les réseaux sociaux américains et cela s’est transformé en véritable chasse aux sorcières ! Pour info, Elisa a abandonné avant la mi-parcours (malade) et le TNF50 a été remporté par Zach Miller et Megan Kimmel.

Une communauté qui dit non au dopage

Ce « nouveau » sport qu’est le trail veut rester propre ! C’est du moins la volonté de ses participants ! Mais est-ce la volonté des organisateurs ?

The North Face, sponsor de la course, n’aurait-il pas fait une erreur en invitant Elisa. Il est important de savoir que cette course à primes n’organise aucun contrôle anti dopage ! Et comme beaucoup de courses elle n’a pas de politique claire concernant la participation d’athlètes déjà convaincus de dopage ! La plupart des courses de trail (ou ultra-trail) ne sont pas organisées sous le parrainage de l’IAAF, chacun fait donc ce qu’il veut autour du dopage.

Il faut convaincre les organisateurs que notre sport doit rester propre. Les grosses machines sont en capacité de mettre en place une lutte efficace contre le dopage, mais il faut également aider les petites structures dans le but d’harmoniser les contrôles !

Que font les sponsors ?

Dans le trail, une grande partie de l’argent provient des marques qui sponsorisent les athlètes, courses, challenges et même les championnats. Ils doivent donc faire partie intégrante de la politique « zéro tolérance » ! Aujourd’hui leur politique sur le sujet reste floue : un engagement fort doit être mis en place.

Faut-il bannir à vie les coureurs contrôlés positifs à une substance interdite ?

Beaucoup diront OUI mais se pose alors la question du contrôle ! Avant de bannir à vie quelqu’un il est important que les tests soient 100% efficaces et réguliers. Il faut un cadre strict et une détection fiable pour appliquer le « zéro tolérance » car le bannissement à vie reste lourd de conséquences pour un athlète. Aux Etats-Unis toujours, la version US des Skyrunning Series est en train d’essayer d’interdire toute participation d’un athlète ayant déjà fait l’objet d’une suspension de plus de 3 mois : cela ne laisse aucune place à une seconde chance.

Et le coureur lambda ?

Cela ne doit pas s’appliquer qu’aux élites ! La liste des produits interdits concerne tous les coureurs et trop peu de monde le sait ! L’auto-médication en course (anti inflammatoire, anti douleurs) au-delà d’être considérée comme du dopage est dangereuse pour la santé du coureur ! A son niveau, chacun doit donc s’engager dans cette lutte.

Et vous qu’en pensez vous, l’exclusion à vie est-elle la bonne solution ? une seconde chance est-elle possible ?
Quel est pour vous le rôle des marques dans la lutte contre le dopage ?

Pour en lire un peu plus sur le sujet je vous conseille :

La réaction d’Andy Symonds, co-équipier d’Elisa chez Scott Running
Celle de Ian Corless (en anglais), rédacteur de Talk Ultra
Et enfin celle de Ian Sharman (en anglais), coureur d’ultra et directeur du US Skyrunning pour IrunFar

#CleanSport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *